Bibliogr.

L'emploi d'ossements humains est une pratique moins rare qu'on ne pourrait le penser à première vue. A travers la présentation de documents recueillis dans les sites apparemment à l'Epipaléolithique, au Néolithique et à l'Age des Métaux sur les rives nord et sud de la Méditerranée occidentale et des pays voisins, sont successivement présentées l'utilisation des os crâniens, puis celle des autres parties du squelette (os longs en particulier). Coupes prises sur calottes crâniennes, masques trophées ou simples éléments crâniens pris dans le pariétal, l'occipital ou le frontal, rondelles crâniennes, dents aménagées sont successivement passés en revue. Les nombreuses stries de décarnisation visibles sur bon nombre de squelettes et qui peuvent être interprétées soit comme des pratiques de cannibalisme (Fontbrégoua, Var, France), soit comme des pratiques funéraires (Malamuerzo, Moclin, Granada, Espagne) ne sont pas prises en compte. Seuls sont étudiés les documents attestant une transformation morphologique, un aménagement volontaire des os humains répondant à des buts utilitaires, d'ornementation corporelle ou des pratiques socio-culturelles plus complexes. Ainsi, les os longs ont-ils été quelquefois transformés en outils, au même titre que les os animaux. Chemin faisant, nous nous interrogeons sur les motivations possibles de tels aménagements qui découlent souvent de pratiques palethnologiques dont les comparaisons ethnographiques révèlent souvent la persistance et essaierons de dégager les caractères propres à chaque période sur les deux rives de la Méditerranée, au cours de l'Holocène.