Résumé en fr

Bibliogr. p. 418-421, Gloss. p. 421-422

Le point de départ de l'étude est la récente mise en évidence, par des spécialistes des cadastres romains, de rapports géométriques remarquables entre une grille et une voie, ou encore entre deux systèmes quadrillés, dus à l'utilisation de la voie ou d'un axe du premier système comme diagonale sur laquelle s'articule la nouvelle construction cadastrale. Pour comprendre les avantages de cette pratique, non explicitement décrite par le Corpus des textes gromatiques latins, on la compare à la méthode traditionnelle de construction des cadastres après avoir précisé le sens de termes techniques fréquemment utilisés par les agrimensores "quintarios claudere" permet de vérifier périodiquement la régularité du maillage; "perpendere" concerne la mise à la verticale de l'instrument de visée et des jalons d'alignement; "cultellare" signifie strictement « mesurer à l'horizontale», à l'aide de la perche et du cordeau, sans référence au tracé d'alignement ni au nivellement. On peut alors montrer que la «construction sur la diagonale » est un procédé nettement plus rapide et fiable que la méthode traditionnelle. On cherche enfin dans le Corpus gromatique les traces de cette pratique originale à travers le vocabulaire, les vignettes, et surtout dans le chapitre de M. lunius Nypsus intitulé "Limitis repositio" : on y apprend comment l'arpenteur confronté sur le terrain à la superposition en diagonale de deux systèmes, appelée varatio in agris, peut s'en servir pour retrouver les limites de la centurie dans laquelle il opère, en utilisant les propriétés des triangles rectangles semblables générés par la superposition des grilles.