Extrait de : "Technologie préhistorique"

L'approche des structures d'élaboration technologique a ceci de particulier qu'elle ne saurait être liée à une typologie précise. En effet, ces structures sont intimement liées aux possiblités géologiques du milieu où elles sont édifiées. De même, elles sont sujettes à une utilisation, une usure et une destruction qui brouillent la lecture technique. Une fois posée la nécessité pour un archéologue de réétudier une technologie "oubliée", il apparaît que la structure d'une expérimentation ne saurait se limiter au seul but de la copie et qu'elle nécessite l'évaluation et le constat matériel des espaces de réussites et d'échecs, afin de déterminer les cheminements possibles des artisans que l'on souhaite étudier. Exprimer scienfiquement une connaissance et une démarche plus sensitives qu'analytiques n'est pas le moindre handicap de l'expérimentateur. Il sera donc nécessaire de multiplier les tests et les expérimentations calibrées sur les structures répétitives, paramètre à paramètre. On dépasse alors très rapidement la centaine de manipulations. Cela amène à bien différencier la lecture actuelle de la vision de l'époque et à poser ainsi toute une dialectique de structuration de l'expérimentation et de l'utilisation des résultats qui peuvent en sortir ; le premier de ceux-ci est qu'à l'heure actuelle, en l'état de nos connaissances, le compte rendu analytique classique est nettement insuffisant pour appréhender l'archéotechnicien.