Les auteurs discutent et comparent les données géomorphologiques, paléontologiques et archéologiques inhérentes à ce problème et relatives aux îles les plus importantes de la Mer Méditerranée. En ce qui concerne la Sicile, les différentes évidences ne sont pas en accord et il reste toujours le problème de la chronologie des complexes industriels du Paléolithique inférieur durant les décrues maximums, avec une brève traversée entre Capo Corso et Capraia, grâce à quelques formes de navigation. On pense en outre à un probable isolement des groupes humains sardes du Glaciaire supérieur. Un peuplement humain éventuel de Crète dans le Pléistocène, récemmeny proposée, n'aurait pas eu un caractère de stabilité puisqu'il n'a pas eu d'influences sur la paléoéconomie locale. A Chypre et en Corse l'arrivée de l'homme est documentée dans le premier Holocène ; on a des établissements qui ont redonné des industries en pierre, ne concernant pas la fabrication des céramiques. On pense à une probable analogie avec les industries péninsulaires contemporaines. Les données présentées soutiennent l'hypothèse d'une navigation à vue sur longues distances sans côtes, dans une époque antérieure au Néolithique.