L'étude des industries osseuses de provenances géographiques et culturelles différentes nous a amené à entreprendre un travail expérimental aux fins de vérification. Le but en était de recréer les techniques de fabrication des objets sur supports osseux comme celles utilisées par l'homme préhistorique. L'une de ces techniques est le raclage. Certains auteurs l'ont exposé dans leurs publications, décrivant la suite des actions, les gestes associés, les outils lithiques employés et leurs effets sur la surface osseuse raclée. Néanmoins, nous croyons à l'intérêt d'une étude détaillée pour mieux exploiter les implications techniques et culturelles que le raclage peut signifier ; cette analyse peut être abordée soit du point de vue de l'industrie osseuse elle-même, soit du point de vue de l'industrie lithique. L'indépendance des critères, selon que nous nous situions du côté d'une industrie ou de l'autre, restreint la compréhension de la gamme gestuelle du raclage ; il s'impose donc de développer une étude conjointe. L'hypothèse technique proposée dans cet article est l'utilité potentielle des nervures des produits de débitage ; elle apparaît comme une solution aux contraintes survenues lors de la reconstitution des objets pointus (poinçons, sagaies, baguettes) et biseautés, en utilisant des bords de lames et d'éclats. L'identification des variations modales dans le raclage, appuyée sur l'exploitation la plus diverse, convenable et efficace possible des outils lithiques, et la constatation de la potentialité fonctionnelle des nervures pour la fabrication des objets osseux sont les objectifs envisagés.