Résumé en français p. 5

Bibliogr. p. 31-35 - Notes bibliogr.

Cet article propose un ré-examen systématique des documents archéologiques qui témoignent d’interactions culturelles entre le Helmand et le bassin de l’Indus au cours du IIIe millénaire avant J.-C. Une série d’objets, selon toute vraisemblance, importés du Baluchistan et de la vallée de l’Indus, trouvés aussi bien à Shahr-i Sokhta que sur les sites avoisinants du Séistan iranien, sont discutés ici, en parallèle avec d’autres, recueillis par la mission française à Mundigak (Kandahar, Afghanistan). D’autres artefacts ainsi que leurs technologies montrent clairement dans la culture protohistorique du Séistan l’adaptation de coutumes et de pratiques en provenance du Sud-Est. Alors que les objets qui peuvent être datés des premiers siècles du IIIe millénaire avant J.-C. appartiennent à la «sphère domestique» et reflètent des activités quotidiennes, dans les siècles qui suivent on observe un glissement vers des objets de luxe et vers des activités permettant d’afficher un statut social supérieur ; on pourrait y voir le résultat d’une transformation générale des assemblages de Shahr-I Sokhta et des processus qui y ont présidé. (revue)

This paper presents a systematic review of the archaeological evidence for cultural interaction between the Helmand and the Indus during the 3rd millennium BCE. A series of artefacts found at Shahr-i Sokhta and nearby sites (Iranian Seistan) that were presumably imported from Baluchistan and the Indus domain are discussed, together with finds from the French excavations at Mundigak (Kandahar, Afghanistan) that might have the same origin. Other artefacts and the involved technologies bear witness to the local adaptation of south-eastern manufactures and practices in the protohistoric Sistan culture. While the objects datable to the first centuries of the 3rd millennium BCE fall in the so called “domestic universe” and reflect common household activities, in the centuries that follow we see a shift to the sharing of luxury objects and activities concerning the display of a superior social status ; but this might be fruit of a general transformation of the archaeological record of Shahr-i Sokhta and its formation processes.