Bibliogr. p. 45

Le tracé d'enceinte urbaine de Harfleur mis en évidence lors de ce diagnostic vient combler une lacune dans le plan général des fortifications tel qu'il était établi à ce jour. On peut désormais y replacer une portion d'enceinte estimée à 110m de long qui comporte trois orientations différentes. Une, ou plus probablement deux tours, sont implantés aux points d'inflexion. L'incertitude concerne un ouvrage très remanié et partiel situé en limite d'emprise, au nord du terrain. A 35m au sud de ce premier ouvrage, une tour polygonale à plan interne en U est adossée à la courtine. La partie en saillie sur le fossé est en partie effondrée. En appui sur la courtine et dans le prolongement de la tour un massif maçonné semble se développer à l'intérieur de l'enceinte. La construction de l'enceinte est l'occasion d'une surélévation du terrain naturel en grave par un apport massif de remblais argileux probablement extraits des fossés près de 1.50m d'épaisseur et jusqu'à 15m au minimum en arrière du rempart. Au moins en un point la muraille est assise sur ce remblai puis sa base est envoyée par des nouveaux apports. Ce schéma ne vaut pas pour l'ensemble de la courtine. Au nord de la tour polygonale, l'enceinte pose sur des niveaux de circulation et de dépotoir du XIVe s. La maçonnerie de la courtine emploie principalement un blocage de moellons calcaires et des gros galets de silex, tailles ou non, liés par un mortier presque blanc ou sont parfois visibles des coquillages. Les parties parementées montrent une plus grande variété mais ne concernent que les ouvrages de flanquement et la courtine au nord du terrain. On y rencontre le grand appareil calcaire, le moyen appareil également en calcaire mais portant des traces de taille layée au taillant droit et le petit appareil en galet de silex taillés et redressés.