site du réseau Frantiq
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Le Plain Lugan, Goustranville, (Calvados) : rapport de diagnostic / Hélène Dupont ; Sébastien Giazzon, Laurent Vipard, Lénaïg Féret et al.
Rapport de fouille
Publication: Cesson-Sévigné : Inrap GO, [2012] Description: 1 vol. (114 p.) : couv. ill. en coul., 34 fig. ; 30 cmLangue: FrançaisPays: France Auteur principal: Dupont, Hélène, 19..-, archéologue Autre auteur: Giazzon, Sébastien, Auteur; Feret, Lénaïg, Auteur; Vipard, Laurent, Auteur Résumé: Le site de Goustranville présente un réseau de fossés dont l’organisation semble bien structurée. La trame la mieux caractérisée, au stade du diagnostic, est celle du réseau quadrangulaire sud dont le tronçon directeur semble être le fossé de façade nord. Plusieurs segments perpendiculaires à ce fossé délimitent des espaces internes. Ainsi, nous semblons être au centre d’un réseau qui se poursuit à l’est et à l’ouest de l’emprise, comme semblent l’indiquer la présence des deux interruptions (entrées ?) qui rythment la façade, interruptions qui sont également les amorces d’angle de fossés délimitant d’autres parcelles participant à la même trame. Les quelques fosses, trous de poteau, l’horizon brun et la nature des rejets présents notamment dans les fossés indiquent certainement une occupation domestique de la zone, sans qu’il soit possible d’en définir plus avant l’organisation. Cependant, la nature des comblements des fossés ouest fortement détritique et de nature domestique (céramique et faune) auquel s’ajoutent également des rejets de démolition (tuile, pierres calcaires, clous, éléments de briqueterie ect…) indiquerait la présence toute proche d’un habitat (fig. 31). La présence de la mare destinée à l’abreuvage des animaux, de fossés qui parcellisent des zones habitées de fosses au remplissage fortement détritique montre que nous sommes ici en présence d’une portion d’un établissement agricole dont la nature et le statut restent à définir. Chronologiquement, la totalité des fossés et des structures repérés appartiennent à différentes phases au sein du Haut-Empire (fig. 32 et 33). A l’intérieur du réseau quadrangulaire, deux segments de fossés discordants (65 / 195 et 45-46 / 68 / 195) sont probablement les indices de l’existence de différentes phases de modification de l’ensemble. Ils semblent en tous cas signer la phase d’abandon la plus précoce observée à ce stade sur l’emprise, entre la fin Ier – début IIe siècle de notre ère. Ils indiqueraient également que la trame du réseau nord est spatialement liée à celle du réseau quadrangulaire, puisqu’un des deux trouverait peut-être un prolongement au nord (st.44). Quoiqu’il en soit, ces deux fossés recoupent en surface le fossé de façade nord qui lui-même a livré des témoins d’occupation dont la datation semble aller du courant Ier siècle à la deuxième moitié du IIe siècle. Globalement, et ceci sans qu’aucun zonage spatial particulier ne puisse être mis en évidence, le tableau de phasage montre une occupation du site dès le courant du Ier siècle jusqu’au IIIe siècle de notre ère avec un point d’orgue tout le long du IIe siècle après J.-C. Deux monnaies du IIIe siècle ont été retrouvées dans le remplissage sommital de la mare et d’un fossé mais l’abandon du site semble, d’après l’étude préliminaire de la céramique (à confirmer lors de la fouille), se situer plutôt à la fin du IIe siècle de notre ère. Dans la région, c’est la Plaine de Caen qui fournit des sites contemporains dont l’aspect global se rapprocherait du site de Goustranville : par exemple, à Caen (Z.A.C de Beaulieu – 14 -), la deuxième phase, contemporaine à notre site, montre un enclos fossoyé de forme quadrangulaire de plus d’un hectare refermant des bâtiments et des fosses. A Fleury-sur-Orne, la transformation de l’établissement Laténien dès le début du Ier siècle de notre ère conduit à la mise en place d’une organisation parcellaire quadrangulaire intégrant un habitat. Ces deux exemples, sont, on l’aura remarqué, situé à une trentaine de kilomètre de notre site. En effet, à ce jour, la vallée de la Dives n’a pas fourni d’indice d’établissement agricole de cette période. L’état de la recherche portant sur l’Antiquité montre que seules les marges ouest de la vallée ont révélé des occupations du Haut-Empire. Ce sont les sites de la villa à Touffréville et l’établissement agricole Laténien et villa diagnostiqués à Troarn. C’est donc un relatif vide qu’il faut combler et à cet égard, la carte de compilation des sites recensés par la carte archéologique est édifiante (fig. 34). Par ailleurs, le nord-ouest de la France fournit d’abondants témoignages de réseaux parcellaires et d’enclos fossoyés datés du Haut-Empire. La problématique « établissements ruraux gallo-romains » est abordée sous des angles divers dont celui de la « romanisation » des structures agraires « indigènes », du problème des différents statuts de ces établissements (ferme indigène, ferme gallo-romaine, villa ou intermédiaire mal défini ?). Des sites enclos sont diagnostiqués et fouillés car circonscrits par les fossés et leurs aménagements internes identifiés (structures d’habitats construits « en dur » ou en matériaux périssables repérés grâce aux trous de poteaux ou les sablières basses, bâtiments de stockage des grains – greniers sur poteaux –, mare, fours etc…). Il ne s’agit pas de villa ni de ferme « indigène » mais d’établissement dont le statut reste à étudier par l’intermédiaire de sites qualifiés de « ferme » et dont les découvertes se multiplient40. Goustranville est à cet égard évocateur : est-on au coeur d’un établissement agricole dont le statut reste à qualifier au regard de son réseau fossoyé organisé et de ces structures : parcelles d’habitat ? division d’un espace à caractère agro-pastoral ? enclos fossoyé quadrangulaire ?. Est-on au coeur d’un réseau parcellaire fossoyé appartenant à un établissement agricole avec quel statut ? une ferme gallo-romaine ? une portion de la pars rustica d’une villa ? des parcelles agricoles d’une ferme ? ect… De plus, la situation centrale du site de Goustranville sur une basse colline au sein des marais de la Dives, permet d’associer une agriculture de plateau à un environnement original qui est celui des marais. Le site, au delà de son intérêt morphologique et statutaire, pourrait ainsi être analysé dans le cadre de l’étude d’un environnement original..Mots libres: Goustranville -- Gastrouville . Item type: Rapport de fouille
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Bibliogr. p. 98-100

Le site de Goustranville présente un réseau de fossés dont l’organisation
semble bien structurée. La trame la mieux caractérisée, au stade du
diagnostic, est celle du réseau quadrangulaire sud dont le tronçon directeur
semble être le fossé de façade nord. Plusieurs segments perpendiculaires
à ce fossé délimitent des espaces internes. Ainsi, nous semblons être au
centre d’un réseau qui se poursuit à l’est et à l’ouest de l’emprise, comme
semblent l’indiquer la présence des deux interruptions (entrées ?) qui
rythment la façade, interruptions qui sont également les amorces d’angle
de fossés délimitant d’autres parcelles participant à la même trame.
Les quelques fosses, trous de poteau, l’horizon brun et la nature des
rejets présents notamment dans les fossés indiquent certainement une
occupation domestique de la zone, sans qu’il soit possible d’en définir
plus avant l’organisation. Cependant, la nature des comblements des
fossés ouest fortement détritique et de nature domestique (céramique et
faune) auquel s’ajoutent également des rejets de démolition (tuile, pierres
calcaires, clous, éléments de briqueterie ect…) indiquerait la présence
toute proche d’un habitat (fig. 31). La présence de la mare destinée à
l’abreuvage des animaux, de fossés qui parcellisent des zones habitées de
fosses au remplissage fortement détritique montre que nous sommes ici
en présence d’une portion d’un établissement agricole dont la nature et le
statut restent à définir.
Chronologiquement, la totalité des fossés et des structures repérés
appartiennent à différentes phases au sein du Haut-Empire (fig. 32 et 33). A
l’intérieur du réseau quadrangulaire, deux segments de fossés discordants
(65 / 195 et 45-46 / 68 / 195) sont probablement les indices de l’existence
de différentes phases de modification de l’ensemble. Ils semblent en tous
cas signer la phase d’abandon la plus précoce observée à ce stade sur
l’emprise, entre la fin Ier – début IIe siècle de notre ère. Ils indiqueraient
également que la trame du réseau nord est spatialement liée à celle du réseau
quadrangulaire, puisqu’un des deux trouverait peut-être un prolongement
au nord (st.44). Quoiqu’il en soit, ces deux fossés recoupent en surface le
fossé de façade nord qui lui-même a livré des témoins d’occupation dont
la datation semble aller du courant Ier siècle à la deuxième moitié du IIe
siècle. Globalement, et ceci sans qu’aucun zonage spatial particulier ne puisse être mis en évidence, le tableau de phasage montre une occupation
du site dès le courant du Ier siècle jusqu’au IIIe siècle de notre ère avec
un point d’orgue tout le long du IIe siècle après J.-C. Deux monnaies du
IIIe siècle ont été retrouvées dans le remplissage sommital de la mare et
d’un fossé mais l’abandon du site semble, d’après l’étude préliminaire de
la céramique (à confirmer lors de la fouille), se situer plutôt à la fin du IIe
siècle de notre ère.
Dans la région, c’est la Plaine de Caen qui fournit des sites contemporains
dont l’aspect global se rapprocherait du site de Goustranville : par exemple,
à Caen (Z.A.C de Beaulieu – 14 -), la deuxième phase, contemporaine à
notre site, montre un enclos fossoyé de forme quadrangulaire de plus
d’un hectare refermant des bâtiments et des fosses. A Fleury-sur-Orne,
la transformation de l’établissement Laténien dès le début du Ier siècle
de notre ère conduit à la mise en place d’une organisation parcellaire
quadrangulaire intégrant un habitat.
Ces deux exemples, sont, on l’aura remarqué, situé à une trentaine de
kilomètre de notre site. En effet, à ce jour, la vallée de la Dives n’a pas fourni
d’indice d’établissement agricole de cette période. L’état de la recherche
portant sur l’Antiquité montre que seules les marges ouest de la vallée
ont révélé des occupations du Haut-Empire. Ce sont les sites de la villa
à Touffréville et l’établissement agricole Laténien et villa diagnostiqués
à Troarn. C’est donc un relatif vide qu’il faut combler et à cet égard,
la carte de compilation des sites recensés par la carte archéologique est
édifiante (fig. 34).
Par ailleurs, le nord-ouest de la France fournit d’abondants témoignages
de réseaux parcellaires et d’enclos fossoyés datés du Haut-Empire. La
problématique « établissements ruraux gallo-romains » est abordée sous
des angles divers dont celui de la « romanisation » des structures agraires « indigènes », du problème des différents statuts de ces établissements
(ferme indigène, ferme gallo-romaine, villa ou intermédiaire mal défini ?).
Des sites enclos sont diagnostiqués et fouillés car circonscrits par les
fossés et leurs aménagements internes identifiés (structures d’habitats
construits « en dur » ou en matériaux périssables repérés grâce aux trous
de poteaux ou les sablières basses, bâtiments de stockage des grains –
greniers sur poteaux –, mare, fours etc…). Il ne s’agit pas de villa ni de
ferme « indigène » mais d’établissement dont le statut reste à étudier par
l’intermédiaire de sites qualifiés de « ferme » et dont les découvertes se
multiplient40.
Goustranville est à cet égard évocateur : est-on au coeur d’un établissement
agricole dont le statut reste à qualifier au regard de son réseau fossoyé
organisé et de ces structures : parcelles d’habitat ? division d’un espace
à caractère agro-pastoral ? enclos fossoyé quadrangulaire ?. Est-on au
coeur d’un réseau parcellaire fossoyé appartenant à un établissement
agricole avec quel statut ? une ferme gallo-romaine ? une portion de la
pars rustica d’une villa ? des parcelles agricoles d’une ferme ? ect… De
plus, la situation centrale du site de Goustranville sur une basse colline au
sein des marais de la Dives, permet d’associer une agriculture de plateau
à un environnement original qui est celui des marais. Le site, au delà de
son intérêt morphologique et statutaire, pourrait ainsi être analysé dans
le cadre de l’étude d’un environnement original.

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