Bibliogr. p. 93-96

L'opération a permis, outre la découverte de quelques fosses romaines et de mobilier de l’âge du Bronze, de reconnaître l'environnement immédiat d’un dépôt de corps en silo de La Tène ancienne, mis au jour lors du diagnostic.
L’inhumation féminine en silo, pratiquée en contexte d’habitat, correspond manifestement à un dépôt isolé dans le secteur fouillé. Le mobilier funéraire, constitué de parure annulaire en alliage de cuivre et d’une fibule en fer, permet de l’attribuer à la séquence La Tène A2 ou, plus probablement, LT B1a.
Les vestiges relevés aux alentours consistent en une dizaine de fosses, majoritairement de type silo et datées de LT A2. Elles ont livré du mobilier détritique.
Les activités mises en évidence sont le stockage de denrées en milieu confiné, le traitement des récoltes (carporestes : résidus de nettoyage des céréales), éventuellement le tissage.
Le secteur d’habitation ne peut être clairement appréhendé et on regrettera dans un tel contexte l’absence de vestiges de bâtiment conservés.
L’abondance des rejets domestiques dans les fosses — notamment celles du premier groupe au nord où se place l’inhumation, suggère néanmoins une proximité immédiate de l’habitat proprement dit. Les restes domestiques (les carporestes avec, entre autres, des résidus de consommation et de la céramique abondante) issus de ce groupe en particulier en font d’ailleurs un secteur de rejet préférentiel.
Quelques éléments céramiques résiduels découverts dans les fosses de La Tène ancienne témoignent d'implantations plus anciennes, au moins durant le début du Bronze final. Leur présence peut s'expliquer par le démantèlement de niveaux d'occupations et/ou de fosses. Ces occupations de versant ont en effet été fortement sujettes à érosion : l’érosion agraire subactuelle, mais aussi plus ancienne et manifestement antérieure à La Tène. Ces conditions de gisement expliquent, par ailleurs, les difficultés de compréhension de l'occupation gallo-romaine. Celle-ci se manifeste par une dizaine de fosses peu caractéristiques qui se répartissent, dans la partie ouest du décapage, en deux zones distantes de 35 m séparées par un tronçon de fossé. La surface limitée de la fouille ne permet pas d’appréhender et de préciser le contexte dans lequel ces fosses s’inscrivent. Le mobilier céramique permet d’attribuer l’ensemble à la seconde moitié du IIe s. ap. J.-C.