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Montfort (Maine-et-Loire), La Fontaine-de-Montfort : habitats et souterrains autour de l'An Mil : rapport de fouilles / Jean-Yves Hunot ; avec la contribution de Aurélia Borvon, Ludovic Fricot, Mickaël Montaudon... [et al.]
Rapport de fouille
Publication: Angers : Service archéologique départemental de Maine-et-Loire, 2011 Description: 2 vol. (258 p., 111 p.) : couv. ill., ill. en coul., plans ; 30 cmLangue: FrançaisPays: France Auteur principal: Hunot, Jean-Yves Autre auteur: Fricot, L., Auteur, 19..-....; Montaudon, Mickaël, Auteur; Rémy, Arnaud, Auteur, 1980-....; Borvon, Aurélia, 1981-...., Auteur Résumé: Préalablement à la mise en 2x2 voies de l’axe Saumur-Doué-la-Fontaine, un diagnostic réalisé en 2007 a révélé, près du village de Montfort, un habitat médiéval fouillé au cours de l’été 2008. L’emprise, située sur un versant peu pentu constitué par les craies du Turonien (tuffeau), domine une large vallée plate où l’eau sourd au contact avec les marnes sous-jacentes. Implanté à moins de 1 km du centre d’un domaine attesté dès le VIIIe siècle, ce site se caractérise par la présence de souterrains aménagés, étroitement associés à un habitat de surface faiblement perturbé par les occupations ultérieures. De part et d’autre d’un chemin, qui n’apparaît déjà plus sur le cadastre de 1832, une aire d’extraction de tuffeau, profonde de 2 m en moyenne, a été reconnue sur environ 1 400 m². L’importante fracturation et l’altération rendent cette craie impropre à la construction. Ce matériau n’a sans doute servi qu’au remblai de la route (RD 960) de Doué-la Fontaine à Saumur lors de son établissement à la fin du XVIIIe siècle. Dans le tiers supérieur de l’emprise, seules les fosses pour la vigne, régulièrement espacées de 1,5 m, témoignent de l’activité agricole du XIXe siècle. L’occupation médiévale se manifeste par quatre unités d’habitation réparties sur les 5 500 m² de l’emprise. Chaque habitation se structure autour d’une pièce semi-enterrée, creusée de 1,4 m à 2,5 m dans le tuffeau, dotée de structures de combustion, foyer ou four. Ces creusements se prolongent par une superstructure en bois hors-sol. Dans deux des pièces excavées équipées d’un foyer ouvert, l’un est adossé à la paroi (habitat 1) tandis que l’autre est au centre de l’espace (habitat 3). La troisième pièce enterrée (habitat 2) ne comportait pas de foyer ouvert mais un four semi-enterré édifié en périphérie. Les vestiges mieux préservés du four de l’habitat 4 montrent des parois faites de moellons de tuffeau posés de champ et calés avec un peu de terre argileuse mise en place dans une fosse sub-cylindrique profonde de 1,4 m. Il nous est impossible de préciser si la structure se terminait en dôme ou si un conduit la prolongeait en surface. La sole d’argile, posée sur un radier de roches dures exogènes, a été réalisée en dernier. Niches et silos complètent l’équipement de ces pièces semi-enterrées. En surface, la fouille de l’habitat 1, installé sur une zone de tuffeau à peine carbonaté, a livré des trous de poteau. Deux espaces distincts sont accolés ; le premier au-dessus de la pièce excavée de 5 x 5,4 m et le second à l’ouest de 6,3 x 10,7 m. Les négatifs des poteaux quadrangulaires parfaitement lisibles, malgré leur récupération lors de l’abandon du site, indiquent des pièces de 24 x 27 cm à 31 x 34 cm qui conduisent à restituer au moins un étage carré au-dessus de la salle enterrée de 2,4 m. L’accès à la pièce basse se fait par une rampe dotée d’un escalier en bois accessible à partir du second bâtiment. Ce dernier semble plus simple avec ses poteaux ronds d’une vingtaine de centimètres de diamètre. Autour des trois autres unités d’habitation, le substrat rocheux, apparu directement sous la couche de labour, n’a laissé apparaître aucun trou de poteau ni de solin suggérant une structure charpentée simplement posée sur le sol à l’image des maisons en pans de bois plus récentes. Une extension souterraine accessible directement depuis la pièce semi-enterrée complète chacun de ces habitats. Seul celui lié à l’habitat 2 a pu être exploré dans sa totalité. Ce souterrain aménagé s’organise autour d’un puits vertical, de 2,2 m de diamètre et 7 m de profondeur, et s’ouvre sur trois salles de tailles différentes. Un escalier taillé dans le tuffeau donne accès à la salle excavée tandis qu’un second, large de 0,6 m, débouche en surface hors de l’habitat. Les salles de ce souterrain, longues de 4 à 10 m, ne dépassent pas 3 m en largeur pour une hauteur de 2 m environ. Des niches de tailles variables augmentent les espaces de stockage. Un petit foyer placé à la base du puits, suggérant que ce dernier est resté ouvert, complète l’habitat de surface. Les zones de circulations matérialisées par des sols de piétinement n’occupent pas toute la surface des salles. Leur absence dans certaines zones renvoie aux aires de stockage permanent. Ces dernières sont ponctuellement limitées par des séries de petits piquets (claie) ou par des planches insérées dans des rainures verticales. Les couloirs sont dotés de dispositifs de fermeture constitués de cadre en bois dans des rainures et bloqués par des étais ou des barres. Le souterrain de l’habitat 3, partiellement fouillé, offre des dispositions proches. Quant à celui de l’habitat 4, dont une partie a été détruite lors de la création de la route, il montre une histoire plus complexe car après un fonctionnement relativement ouvert avec une organisation proche des deux autres, il prend une allure de « refuge ». Le puits d’accès est volontairement comblé en édifiant des murs de soutènement laissant les salles utilisables. Dans le même temps un passage en chatière contournant le puits est aménagé. Une nouvelle salle est également creusée à partir d’un puits secondaire. Ce dernier est rempli, après installation, d’une couverture de dalles ; la salle ne reste accessible que par un boyau en chicane. Le site n’est pas brutalement abandonné comme en témoignent des sols d’occupation propres, des foyers où ne subsistent que des traces charbonneuses. La récupération des ossatures bois plaide dans le même sens. Le peu de mobilier mis au jour tend à rattacher cette occupation à la fin du Xe siècle et à la première moitié du XIe siècle. Par ailleurs son homogénéité plaide pour une durée d’occupation relativement brève ; les quatre unités d’habitation ont sans doute fonctionné de façon contemporaine. En effet, ces quatre habitats qui ne se recoupent pas, respectent de plus une même orientation, qui est celle du parcellaire indiqué sur le cadastre napoléonien. Malgré les volumes de stockage, tant souterrain que de surface (silos) reconnus, aucun fragment de meule n’a été retrouvé. Par ailleurs, la présence d’un éperon, de fers de trait ainsi que la qualité des structures posent la question du statut des occupants qui pourrait se placer entre la paysannerie et la noblesse. Cette opération a pu mettre en relation un habitat de surface avec ses souterrains aménagés, recensés en grand nombre tant en Anjou que dans la proche Touraine mais qui n’ont fait l’objet que d’approches ponctuelles dans la région..Mots libres: Montfort . Item type: Rapport de fouille
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Bibliogr. p. 239-251

Préalablement à la mise en 2x2 voies de l’axe Saumur-Doué-la-Fontaine, un diagnostic réalisé en 2007 a révélé, près du village de Montfort, un habitat médiéval fouillé au cours de l’été 2008. L’emprise, située sur un versant peu pentu constitué par les craies du Turonien (tuffeau), domine une large vallée plate où l’eau sourd au contact avec les marnes sous-jacentes. Implanté à moins de 1 km du centre d’un domaine attesté dès le VIIIe siècle, ce site se caractérise par la présence de souterrains aménagés, étroitement associés à un habitat de surface faiblement perturbé par les occupations ultérieures. De part et d’autre d’un chemin, qui n’apparaît déjà plus sur le cadastre de 1832, une aire d’extraction de tuffeau, profonde de 2 m en moyenne, a été reconnue sur environ 1 400 m². L’importante fracturation et l’altération rendent cette craie impropre à la construction. Ce matériau n’a sans doute servi qu’au remblai de la route (RD 960) de Doué-la Fontaine à Saumur lors de son établissement à la fin du XVIIIe siècle. Dans le tiers supérieur de l’emprise, seules les fosses pour la vigne, régulièrement espacées de 1,5 m, témoignent de l’activité agricole du XIXe siècle. L’occupation médiévale se manifeste par quatre unités d’habitation réparties sur les 5 500 m² de l’emprise. Chaque habitation se structure autour d’une pièce semi-enterrée, creusée de 1,4 m à 2,5 m dans le tuffeau, dotée de structures de combustion, foyer ou four. Ces creusements se prolongent par une superstructure en bois hors-sol. Dans deux des pièces excavées équipées d’un foyer ouvert, l’un est adossé à la paroi (habitat 1) tandis que l’autre est au centre de l’espace (habitat 3). La troisième pièce enterrée (habitat 2) ne comportait pas de foyer ouvert mais un four semi-enterré édifié en périphérie. Les vestiges mieux préservés du four de l’habitat 4 montrent des parois faites de moellons de tuffeau posés de champ et calés avec un peu de terre argileuse mise en place dans une fosse sub-cylindrique profonde de 1,4 m. Il nous est impossible de préciser si la structure se terminait en dôme ou si un conduit la prolongeait en surface. La sole d’argile, posée sur un radier de roches dures exogènes, a été réalisée en dernier. Niches et silos complètent l’équipement de ces pièces semi-enterrées. En surface, la fouille de l’habitat 1, installé sur une zone de tuffeau à peine carbonaté, a livré des trous de poteau. Deux espaces distincts sont accolés ; le premier au-dessus de la pièce excavée de 5 x 5,4 m et le second à l’ouest de 6,3 x 10,7 m. Les négatifs des poteaux quadrangulaires parfaitement lisibles, malgré leur récupération lors de l’abandon du site, indiquent des pièces de 24 x 27 cm à 31 x 34 cm qui conduisent à restituer au moins un étage carré au-dessus de la salle enterrée de 2,4 m. L’accès à la pièce basse se fait par une rampe dotée d’un escalier en bois accessible à partir du second bâtiment. Ce dernier semble plus simple avec ses poteaux ronds d’une vingtaine de centimètres de diamètre. Autour des trois autres unités d’habitation, le substrat rocheux, apparu directement sous la couche de labour, n’a laissé apparaître aucun trou de poteau ni de solin suggérant une structure charpentée simplement posée sur le sol à l’image des maisons en pans de bois plus récentes. Une extension souterraine accessible directement depuis la pièce semi-enterrée complète chacun de ces habitats. Seul celui lié à l’habitat 2 a pu être exploré dans sa totalité. Ce souterrain aménagé s’organise autour d’un puits vertical, de 2,2 m de diamètre et 7 m de profondeur, et s’ouvre sur trois salles de tailles différentes. Un escalier taillé dans le tuffeau donne accès à la salle excavée tandis qu’un second, large de 0,6 m, débouche en surface hors de l’habitat. Les salles de ce souterrain, longues de 4 à 10 m, ne dépassent pas 3 m en largeur pour une hauteur de 2 m environ. Des niches de tailles variables augmentent les espaces de stockage. Un petit foyer placé à la base du puits, suggérant que ce dernier est resté ouvert, complète l’habitat de surface. Les zones de circulations matérialisées par des sols de piétinement n’occupent pas toute la surface des salles. Leur absence dans certaines zones renvoie aux aires de stockage permanent. Ces dernières sont ponctuellement limitées par des séries de petits piquets (claie) ou par des planches insérées dans des rainures verticales. Les couloirs sont dotés de dispositifs de fermeture constitués de cadre en bois dans des rainures et bloqués par des étais ou des barres. Le souterrain de l’habitat 3, partiellement fouillé, offre des dispositions proches. Quant à celui de l’habitat 4, dont une partie a été détruite lors de la création de la route, il montre une histoire plus complexe car après un fonctionnement relativement ouvert avec une organisation proche des deux autres, il prend une allure de « refuge ». Le puits d’accès est volontairement comblé en édifiant des murs de soutènement laissant les salles utilisables. Dans le même temps un passage en chatière contournant le puits est aménagé. Une nouvelle salle est également creusée à partir d’un puits secondaire. Ce dernier est rempli, après installation, d’une couverture de dalles ; la salle ne reste accessible que par un boyau en chicane. Le site n’est pas brutalement abandonné comme en témoignent des sols d’occupation propres, des foyers où ne subsistent que des traces charbonneuses. La récupération des ossatures bois plaide dans le même sens. Le peu de mobilier mis au jour tend à rattacher cette occupation à la fin du Xe siècle et à la première moitié du XIe siècle. Par ailleurs son homogénéité plaide pour une durée d’occupation relativement brève ; les quatre unités d’habitation ont sans doute fonctionné de façon contemporaine. En effet, ces quatre habitats qui ne se recoupent pas, respectent de plus une même orientation, qui est celle du parcellaire indiqué sur le cadastre napoléonien. Malgré les volumes de stockage, tant souterrain que de surface (silos) reconnus, aucun fragment de meule n’a été retrouvé. Par ailleurs, la présence d’un éperon, de fers de trait ainsi que la qualité des structures posent la question du statut des occupants qui pourrait se placer entre la paysannerie et la noblesse. Cette opération a pu mettre en relation un habitat de surface avec ses souterrains aménagés, recensés en grand nombre tant en Anjou que dans la proche Touraine mais qui n’ont fait l’objet que d’approches ponctuelles dans la région.

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