Bibliogr. p. 65-66

Les sondages se révélèrent particulièrement riches en vestiges protohistoriques et romains. Un noyau d'occupation à caractère essentiellement rural composé de deux voire trois types de bâtiment laténiens, a pu être mis au jour.
Un premier ensemble, dégagé partiellement, se compose de 14 poteaux de grande dimension. Un alignement central suivis sur plus de 12 m permet de rattacher cette construction importante à un habitat probable. Une seconde construction constituée de 8 poteaux sensiblement plus modestes semble définir le plan d'une unité domestique de forme convexe, mesurant 4m x 5m. Enfin, une troisième construction hypothétique semble se définir à travers l'emprunte d'un double fossé enserrant un espace rectangulaire de 11 m de largeur au sein duquel quelques poteaux ont pu être identifiés.
Les investigations ont permis également de repérer un réseau de fossés se rattachant à cet établissement domestique. II est fort probable que certaines sections puissent s'intégrer à des enclos d'habitats.
Le mobilier a permis d'affiner une fourchette chronologique oscillant entre la fin de la période de La Tène ancienne et le début de la Tène moyenne centrée sur LT B2-LT C1, soit la première moitié du IIIe siècle av. J.-C. La découverte d'un silo et de matériel lié aux activités domestiques (peson, fragment de meules, broyon) confirme le caractère rural et domestique de l'occupation. Le site est également marqué par la présence de plusieurs fossés parcellaires datant de l'époque romaine et plus précisément du milieu du Ier siècle ou de l'époque flavienne avec quelques éléments pouvant être attribuables à La Tène D. Le matériel semble typique du faciès atrébate et se partage entre céramique modelée et céramique tournée. La quasi absence de vaisselle de table ne permet d'affiner d'avantage la chronologie du site.
Les traces d'occupations humaines mises au jour à Harnes s'inscrivent parmi les nombreuses découvertes réalisées depuis les années 70, le long de la rive sud de la Deûle canalisée, à proximité de sa confluence avec la Souchez située en amont. Elles confirment la richesse exceptionnelle de ce terroir marqué par une occupation relativement dense et ce dès l'âge du Fer. L'établissement rural laténien mis au jour Rue Léonce Delacroix, permet de compléter les données archéologiques protohistoriques déjà récoltées dans la zone industrielle de La Motte au Bois, lors du diagnostic de 2008 ainsi qu'à l'occasion de la fouille pratiquée sur cette même parcelle en 2009.