Bibliogr. 99-113. Index p. 115-126

Lorsqu’Adolf Furtwängler, à l’occasion de l’étude de la collection Somzée, a déterminé le type Mars Ultor d’après une statuette de cette même collection, il a choisi de ne retenir comme éléments de comparaison que deux monuments : la pierre gravée de la collection Marlborough et un sesterce d’Antonin le Pieu. La sculpture monumentale et les reliefs n’ont pas constitué de points d’ancrage fiables du type. Même la fameuse statue en ronde-bosse du Musée du Capitole n’a pas trouvé grâce à ses yeux. Paradoxalement, les études qui ont suivies celle de Furtwängler se sont focalisées sur les « arts majeurs », en laissant de côté intentionnellement les intailles et les pâtes de verre qui comptent pourtant dans ses rangs les seules exemplaires contemporains de la statue originelle, aujourd’hui perdue.

Cet essai consacré principalement aux pierres gravées représentants le type Mars Ultor souhaite leur redonner la place qu’elles méritent. Produits entre le Ier siècle et le IVe siècle, ces objets attestent d’abord de la longévité et de l’impact de l’image augustéenne dans l’iconographie romaine et permettent enfin de suivre les variations de signification du motif. Éparpillées aux quatre coins du globe, sans que le contexte n’ait été documenté, les quelques 240 pierres gravées rassemblées ici prouvent – si l’on avait encore besoin de le souligner – que les grands chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art ont eu une survivance bien plus importante sur ces petits objets que sur les grands monuments traditionnellement au centre des études iconographiques. La comparaison avec les statuettes et les pièces de monnaies représentant le type Mars Ultor offrent également une vue historique et religieuse sur le culte de dieu voulu par Octavien après la bataille de Philippes. (Source : 4e de couv.)