Bibliogr. p. 73-75

Les sondages archéologiques pratiqués au droit des maçonneries de l’église Saint-Hymetière, édifice majeur des débuts de l’architecture de la période romane jurassienne, ont complètement renouvelé les connaissances de ce site, selon la problématique de l’origine de ces édifices cultuels. Ils accréditent la tradition faisant remonter l’origine de cette église, à la présence de saint Hymetérius, moine fondateur et originaire de l’abbaye jurassienne de Saint-Claude/Condat, lors des Ve-VIIe siècles.
En effet, hormis « un bruit de fond » de l’Antiquité, l’occupation du site débute par des inhumations en coffres de dalles verticales caractéristiques du domaine romano-burgonde, reconnues dans au moins deux sondages. L’architecture imposante de ces tombes mérovingiennes ainsi qu’un phénomène d’attraction posent la question d’un premier édifice religieux dès cette époque, voire la relation avec l’hypothétique tombe de ce saint « sans papier ».
Plusieurs portions de maçonneries attestent de constructions antérieures à l’église romane, en partie reprises par sa fondation, datée autour de 1030.
Plusieurs horizons funéraires sont également reconnus, s’étageant des Ve-VIIe au XIXe siècle, mettant en scène des architectures encore peu communes, mais qui trouve des parallèles sur d’autres édifices romans de la région.
L’ensemble des vestiges témoignent d’une occupation dense, selon une stratification complexe et importante qui enrichit considérablement l’histoire de ce site, centré sur cette église romane, renommée du point de vue architectural, dans le sens de la tradition légendaire autour de saint Hymetérius.