site du réseau Frantiq
Image from Google Jackets
Normal view MARC view
40 rue de l'Arguenon, Corseul, (Côtes d'Armor) : rapport de fouille / sous la direction de Romuald Ferrette ; avec la collaboration de Paul-André Besombes, Philippe Boulinguiez, Vérane Brisotto [et al.]
Rapport de fouille
Publication: Cesson-Sévigné : Inrap GO, 2014 Description: 1 vol. (217 p.) : couv. ill. en coul., 92 fig. ; 30 cmLangue: FrançaisPays: France Auteur principal: Ferrette, Romuald Autre auteur: Besombes, Paul-André ; Boulinguiez, Philippe ; Brisotto, Vérane Résumé: La fouille du 40 rue de l’Arguenon à Corseul (22) fait suite au dépôt d’un permis de construire d’une maison individuelle. D’une superficie de 520 m², elle concerne l’angle nord-ouest d’un quartier de la ville antique de Fanum Martis, dénommé le Clos Maret et situé à l’ouest de l’agglomération, dans un secteur encore peu connu du fait de l’urbanisation moderne. Cet ilot se trouve au sud du site du Champ-Mulon fouillé dans les années soixante et immédiatement à l’ouest du forum découvert en 2002. Il est séparé des occupations antiques du Champ-Mulon (domus puis « thermes » publics) par la rue n° 2, le seul axe viaire concerné par l’intervention, mais sur une faible surface. L’analyse de la stratigraphie et les différentes études de mobilier ont permis de distinguer 7 phases dont 5 intéressent l’époque gallo-romaine. La phase initiale voit le terrassement de fossés le long de la rue n° 2 et en bordure du cardo J, non concerné par la fouille. Ces creusements sont interprétés comme des limites séparant très tôt l’espace public de l’espace privé, à l’instar de ce qui a été mis en évidence sur le site de Monterfil II. Le long de la rue n° 2, deux fossés, dont les axes seront repris par des murs après leur comblement, apparaissent. L’emprise qu’ils contiennent deviendra la « galerie » longeant la rue n° 2 des futures constructions. La deuxième phase, datée du milieu du Ier siècle, marque l’érection d’un premier bâtiment, au plan incomplet. Il faut ensuite attendre la fin du Ier ou le tout début du suivant (phase 3) pour voir une explosion du bâti qui confirme que Fanum Martis est alors en plein essor. La façade le long de la rue est pratiquement entièrement lotie, tandis qu’un atelier de verrier apparaît au nord-ouest. L’analyse souligne l’existence de 4 grandes parcelles, correspondant peut-être à plusieurs propriétés, qui disposaient d’une cour avec puits. Les ensembles architecturaux sont assez simples, constitués de 2 à 3 pièces au maximum, et couvrant des superficies proches de 60 m² pour les plus complets. Les élévations, réalisées en matériaux périssables, reposent sur des sablières basses isolées du sous-sol par des solins rudimentaires qui les protègent des remontées humides. Il s’agit dans tous les cas de constructions modestes qui doivent réunir sous le même toit habitat, activités économiques et commerciales. Elles concernent par conséquent une population laborieuse, attirée peut-être par la ville et son développement. Malgré cette modestie apparente, l’analyse des plans traduit l’adoption de mesures antiques et l’emploi de tracés régulateurs lors de la réalisation des édifices. Le second siècle (phase 4) est marqué uniquement par des réparations ou des reconstructions à l’intérieur des parcelles déjà définies. Il faut attendre le début du IIIe (phase 5) pour constater un premier retrait de l’occupation, avec la démolition d’édifices qui ne seront pas remplacés. La période suivante verra le terrassement de 3 fossés nord-est/sud-ouest dont les directions sont conformes à la trame antique. On suppose que tous les édifices sont déjà détruits. Cet aspect pose la question du retour rapide de ce quartier de la ville à un monde rural. Le mobilier, comme souvent à Corseul, est riche et varié. On mentionnera plus particulièrement la découverte au sommet d’un puits d’une base de colonne et de deux chapiteaux toscans. Si la base est d’une taille commune pour Corseul, les dimensions des chapiteaux autorisent à proposer des colonnes hautes au minimum de 4 m. Elles sont donc issues d’un monument imposant, doté d’un ou plusieurs stylobates larges de 0,90 m. La possibilité qu’elles proviennent du forum de la Cité, situé à moins de quarante mètres de la fouille, n’est pas à écarter. Dans ce cas, cet équipement public pourrait déjà être en grande partie ruiné ou démantelé au milieu du IVe siècle, d’après le numéraire associé au lapidaire..Mots libres: bâti . Item type: Rapport de fouille
Holdings
Current library Call number Status Notes Date due Barcode
Paris : INRAP - Institut national de recherches archéologiques préventives Accès réservé (RF)22.COR.Fer.14 (Browse shelf(Opens below)) Not for loan Vérifier la disponibilité d'une version numérisée sur le catalogue Dolia : http://multimedia.inrap.fr/Dolia/p-17038-Accueil.htm BRT1-0002400

Bibliogr. 200 p.

La fouille du 40 rue de l’Arguenon à Corseul (22) fait suite au dépôt d’un permis
de construire d’une maison individuelle. D’une superficie de 520 m², elle concerne
l’angle nord-ouest d’un quartier de la ville antique de Fanum Martis, dénommé le
Clos Maret et situé à l’ouest de l’agglomération, dans un secteur encore peu connu
du fait de l’urbanisation moderne. Cet ilot se trouve au sud du site du Champ-Mulon
fouillé dans les années soixante et immédiatement à l’ouest du forum découvert
en 2002. Il est séparé des occupations antiques du Champ-Mulon (domus puis
« thermes » publics) par la rue n° 2, le seul axe viaire concerné par l’intervention,
mais sur une faible surface.
L’analyse de la stratigraphie et les différentes études de mobilier ont permis de
distinguer 7 phases dont 5 intéressent l’époque gallo-romaine. La phase initiale
voit le terrassement de fossés le long de la rue n° 2 et en bordure du cardo J, non
concerné par la fouille. Ces creusements sont interprétés comme des limites
séparant très tôt l’espace public de l’espace privé, à l’instar de ce qui a été mis en
évidence sur le site de Monterfil II. Le long de la rue n° 2, deux fossés, dont les
axes seront repris par des murs après leur comblement, apparaissent. L’emprise
qu’ils contiennent deviendra la « galerie » longeant la rue n° 2 des futures
constructions.
La deuxième phase, datée du milieu du Ier siècle, marque l’érection d’un premier
bâtiment, au plan incomplet. Il faut ensuite attendre la fin du Ier ou le tout début
du suivant (phase 3) pour voir une explosion du bâti qui confirme que Fanum
Martis est alors en plein essor. La façade le long de la rue est pratiquement
entièrement lotie, tandis qu’un atelier de verrier apparaît au nord-ouest. L’analyse
souligne l’existence de 4 grandes parcelles, correspondant peut-être à plusieurs
propriétés, qui disposaient d’une cour avec puits. Les ensembles architecturaux
sont assez simples, constitués de 2 à 3 pièces au maximum, et couvrant des
superficies proches de 60 m² pour les plus complets. Les élévations, réalisées en
matériaux périssables, reposent sur des sablières basses isolées du sous-sol par des
solins rudimentaires qui les protègent des remontées humides. Il s’agit dans tous
les cas de constructions modestes qui doivent réunir sous le même toit habitat,
activités économiques et commerciales. Elles concernent par conséquent une
population laborieuse, attirée peut-être par la ville et son développement. Malgré
cette modestie apparente, l’analyse des plans traduit l’adoption de mesures
antiques et l’emploi de tracés régulateurs lors de la réalisation des édifices.
Le second siècle (phase 4) est marqué uniquement par des réparations ou des
reconstructions à l’intérieur des parcelles déjà définies. Il faut attendre le début du
IIIe (phase 5) pour constater un premier retrait de l’occupation, avec la démolition
d’édifices qui ne seront pas remplacés. La période suivante verra le terrassement
de 3 fossés nord-est/sud-ouest dont les directions sont conformes à la trame
antique. On suppose que tous les édifices sont déjà détruits. Cet aspect pose la
question du retour rapide de ce quartier de la ville à un monde rural.
Le mobilier, comme souvent à Corseul, est riche et varié. On mentionnera plus
particulièrement la découverte au sommet d’un puits d’une base de colonne et de
deux chapiteaux toscans. Si la base est d’une taille commune pour Corseul, les
dimensions des chapiteaux autorisent à proposer des colonnes hautes au minimum
de 4 m. Elles sont donc issues d’un monument imposant, doté d’un ou plusieurs
stylobates larges de 0,90 m. La possibilité qu’elles proviennent du forum de la
Cité, situé à moins de quarante mètres de la fouille, n’est pas à écarter. Dans ce
cas, cet équipement public pourrait déjà être en grande partie ruiné ou démantelé
au milieu du IVe siècle, d’après le numéraire associé au lapidaire.

There are no comments on this title.

to post a comment.