la page de titre porte en plus la mention "D.F.S. de fouille d'archéologie préventive"

Bibliogr. p. 110-117

volume 1: texte, volume 2: planches

L'intérêt de cette campagne archéologique réside dans l'approche diachronique de l'implantation humaine à l'origine du village d'Hechlingen, mentionné pour la première fois en 795 et disparu au XVIIe siècle.
En effet, une succession d'occupations anciennes, jusqu'à l'heure actuelle inconnues dans ce secteur géographique, a été mise au jour. Colonisés par les Gallo-romains, les lieux furent ensuite habités durant le Haut et le Bas Moyen Age avant d'être abandonné au XVIIe siècle.
Au fil du temps, le site va connaître plusieurs vocations. La première installation, à l'origine d'Hechlingen, et située plus précisément au lieu-dit "Hechlénger Wis", remonte à l'époque gallo-romaine. En effet, c'est à cet endroit que fut érigé un bâtiment en pierres appartenant probablement à la partie résidentielle d'une "villa" dont une infime partie seulement a été fouillée. Cependant, aucun élément permettant de dater la construction n'a été trouvé.
Les ruines du bâtiment furent ensuite colonisées par les habitants d'un établissement rural du Haut Moyen Age. En effet, quelques structures dont des fonds de cabane, des fours, une structure d'ensilage furent mis au jour dans l'emprise de la fouille. A cette époque, le secteur reçoit une double affectation : la population est inhumée dans la nécropole rurale adjacente à l'habitat, qu'elle surplombe légèrement du haut de son versant où elle fut installée. Il s'agit vraisemblablement d'une partie d'un manse et de son cimetière.
La mise au jour de la nécropole rurale "de plein champ", voisine de l'habitat contemporain, qui a été utilisée du début du VIIe siècle au troisième quart du IXe siècle, est d'un grand intérêt sur le plan de l'occupation du sol, et de la relation entre le monde des vivants et celui des morts, car il s'agit d'un cas rare. D'après les sources historiques, l'occupation du secteur perdure jusqu'au XVIIe siècle, en ayant traversé le Bas Moyen Age dont seulement quelques vestiges archéologiques fugaces, très arasés et peu cohérents ou isolés (murs, fosses, céramique ... ) ont été mis en évidence. La céramique abandonnée sur les lieux et attribuée à la fourchette chronologique des XIIIe-XIVe siècles, voire début du XVe siècle, donne une indication quant à la période d'occupation.