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Vert-Saint-Denis (Seine-et-Marne), Les Fourneaux : un complexe métallurgique et minier du haut Moyen Âge : habitats gaulois, gallo-romain et du haut Moyen Âge : [rapport de fouille] / par Isabelle Daveau et Vincent Goustard ; avec la collaboration de J.-J. Bahain, L. Boulenger, C. Buisson... [et al.]
Rapport de fouille
Publication: Paris : Afan CIF, 1995 Description: 3 vol. (pagination multiple [249], [377], [191] p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cmLangue: FrançaisPays: France Auteur principal: Daveau, Isabelle, 19..-.... Co-auteur: Goustard, Vincent, archéologue Autre auteur: Bahain, Jean-Jacques, Auteur, 19..-....; Buisson, Claude, Auteur; Boulenger, Lionel, Auteur, 19..-.... Résumé: Menée en 1994 sur une surface de 6,5 ha, cette fouille a permis d'étudier un vaste complexe métallurgique et minier du haut Moyen Âge implanté sur les vestiges d'un établissement rural gallo-romain. Si le site a été occupé sans discontinuité entre La Tène finale et la fin de la période carolingienne, des vestiges plus anciens (un niveau du Paléolithique moyen et plusieurs fosses de la fin du premier âge du Fer, dispersées sur l'ensemble de la surface) témoignent d'une fréquentation du secteur pour ces périodes. Les remaniements ultérieurs ont pu toutefois effacer des vestiges plus superficiels. La première occupation structurée intervient à La Tène finale et se situe à l'extrémité nord du site. Elle consiste en un enclos trapézoïdal matérialisé par des fossés et renfermant au moins six bâtiments sur poteaux, un puits carré maçonné, diverses fosses peu profondes et une mare. Un petit bâtiment sur cinq poteaux, situé à l'extérieur de l'enclos peut également être rattaché à cette phase. La partie orientale de cet ensemble a disparu lors de l'installation de canalisations en bordure de la RN 105. Dès le début du Ier siècle ap. j.-C., un nouvel établissement apparaît accusant un décalage de 300 m vers le sud. Il présente alors une organisation bipartite, avec deux enclos accolés, couvrant respectivement 0,1 et 1,4 ha. Un petit édifice devait également être cantonné dans l'angle sud-ouest du grand enclos, surmontant une vaste fosse ayant servi de dépotoir à amphores. Il avait probablement son répondant dans l'angle nord-ouest, comme en témoigne l'abondance de torchis dans le remplissage des fossés. Le tracé de l'enceinte est légèrement repris par la suite, tandis que s'installent des bâtiments à soubassements de pierres (époque Tibère Claude). Ceux-ci se répartissent sur trois côtés, encadrant un espace ouvert vers le sud et divisé en deux par un mur de terrasse. L'accès se fait par un chemin, à l'est, tandis qu'un ensemble parcellaire conservé sur la pente d'une butte stampienne permet de visualiser une partie de l'espace exploité. Son orientation reste remarquablement constante depuis la période gauloise jusqu'au cadastre napoléonien, elle est sans doute dirigée dès l'origine par la voie de Melun à Brie-Comte-Robert, passant à une cinquantaine de mètres à l'est. Si les bâtiments connaissent des phases de réaménagement, il faut attendre le Bas-Empire pour assister à une restructuration conséquente. L'ensemble revêt un caractère relativement modeste : la surface enclose est moyenne, les constructions sont simples et sans articulation. Seule une pièce à sol bétonné dans laquelle un fragment de placage de marbre a été retrouvé permet de distinguer la partie résidentielle des bâtiments utilitaires. Une série d'inhumations dans le fossé d'enceinte pourrait appartenir à cette période. Les modalités d'occupations restent semblables au début de la période mérovingienne. L'habitat demeure dépendant des aménagements antiques et concentré à l'intérieur de l'enceinte. Il faut attendre la fin du VIIe ou le VIIIe siècle pour voir 3 ou 4 unités d'habitation transgresser les limites antérieures. Ces ensembles sont conservés de façon très lacunaires entre les fosses d'extraction. Ils sont cependant réduits et ne rassemblent que quelques aménagements : bâtiment sur poteau, four domestique et parfois silo ou fond de cabane. Il s'agit peut-être d'unités d'habitations éphémères, à mettre en relation avec l'activité métallurgique. L'occupation se poursuit sans clivage apparent jusqu'à la fin du XIe siècle, se restructurant lors de la période carolingienne le long d'un nouveau chemin traversant en biais l'établissement gallo-romain. Du VIIIe au XIe siècle, le minerai de fer présent dans le sous-sol a été largement exploité. Environ 3 000 fosses d'extraction ont été recensées. La taille des creusements est variable. Les plus anciens secteurs d'extraction comprennent de vastes excavations de plus d'une dizaine de mètres d'envergure témoignant d'un travail en front de taille. Elles sont concentrées dans la partie centrale de la mine, dans le secteur assurant un rendement optimal. Le banc y est en effet très riche en minerai et facilement accessible puisque situé à environ 2 m sous la surface. En périphérie de cette zone, l'extraction a été pratiquée dans des puits de dimensions plus réduites correspondant à des creusements individuels de petite taille aux parois verticales. La mine a ainsi progressé de proche en proche. Ses limites sont dictées par la profondeur du minerai, le rendant inaccessible au sud et à l'est (profondeur > 4 m), ou par sa raréfaction, au nord. L'estimation de la masse de minerai extraite sur la partie reconnue de la mine s'élève à 450 tonnes. La disparité dans le type de fosses traduit deux modes d'exploitation distincts. Le premier fait appel à un travail collectif, là où les autres sont des creusements individuels. Les implications économiques en sont également différentes. Les puits appartenant à la phase tardive d'exploitation livrent entre 50 et 160 kg de minerai, tandis que les grandes fosses permettent une extraction moyenne approchant les 5 tonnes. Paradoxalement, la morphologie des structures de transformation reste remarquablement stable tout au long de la période. La répartition des scories permet de visualiser 6 voire 7 ateliers de réduction. 5 d'entre eux ont livré un bas-fourneau. Les deux autres pouvaient être masqués par des remblais, ou détruits par des aménagements postérieurs. Préalablement à son introduction dans les fours, le minerai était passé au feu afin d'éliminer l'eau et de dissocier les rognons de leur gangue argileuse. 80 foyers très similaires sont associés à ce prétraitement. Les 5 bas-fourneaux fouillés sont du même type. Ils sont constitués d'une cuve partiellement enterrée, d'une trentaine de centimètres de diamètre. À l'avant et en contrebas se trouve la fosse dans laquelle les déchets en fusion sont évacués. Les coulées de scories correspondant à la dernière réduction y ont été laissées en place. Le poids des déchets permet d'estimer très sommairement une production d'environ 10 kg de fer par réduction, pour 30 à 40 kg de minerai. Les centaines de kilos de scories rejetées dans les dépotoirs aux alentours des fourneaux indiquent que de très nombreuses réductions se succédaient dans le même four, sur un court laps de temps. Si l'on excepte la métallurgie, le site des Fourneaux ne se démarque en rien des habitats ruraux contemporains et toutes les activités agricoles et domestiques habituelles y sont pratiquées. L'absence de nécropole et la taille moyenne de l'habitat (3 ha dans sa phase de plus grande extension, aux IXe-Xe siècles) nous conduisent à qualifier le site de hameau plutôt que de village. La place de la métallurgie dans son économie reste difficile à évaluer. La taille des ateliers de réduction et le mode d'exploitation perceptible dans la dimension de la plupart des fosses d'extraction semblent témoigner d'une petite communauté d'artisans. La production annuelle de métal est estimée à 500 kg. Bien que limitée, elle dépasse largement les besoins d'une production domestique. Aucune trace d'épuration du métal ou de fabrication d'objet n'a été retrouvée dans l'emprise des fouilles. Le fer produit à Vert-Saint-Denis devait être exporté vers d'autres ateliers de transformation. Plusieurs sites fouillés dans les environs ont livré des indices d'activité de forge pour la même période (Saint-Germain-Laxis, Sivry-Courtry). La complémentarité des ateliers pourrait témoigner d'une production gérée dans un cadre domanial et segmentée en deux grands secteurs productifs, avec d'une part une métallurgie extractive et d'autre part une métallurgie de transformation..Mots libres: mare -- balance monétaire . Item type: Rapport de fouille
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La couv. porte en plus : "DFS de sauvetage urgent"

Notes bibliogr. Bibliogr., 2 p.

Menée en 1994 sur une surface de 6,5 ha, cette fouille a permis d'étudier un vaste complexe métallurgique et minier du haut Moyen Âge implanté sur les vestiges d'un établissement rural gallo-romain. Si le site a été occupé sans discontinuité entre La Tène finale et la fin de la période carolingienne, des vestiges plus anciens (un niveau du Paléolithique moyen et plusieurs fosses de la fin du premier âge du Fer, dispersées sur l'ensemble de la surface) témoignent d'une fréquentation du secteur pour ces périodes.
Les remaniements ultérieurs ont pu toutefois effacer des vestiges plus superficiels.
La première occupation structurée intervient à La Tène finale et se situe à l'extrémité nord du site. Elle consiste en un enclos trapézoïdal matérialisé par des fossés et renfermant au moins six bâtiments sur poteaux, un puits carré maçonné, diverses fosses peu profondes et une mare. Un petit bâtiment sur cinq poteaux, situé à l'extérieur de l'enclos peut également être rattaché à cette phase. La partie orientale de cet ensemble a disparu lors de l'installation de canalisations en bordure de la RN 105.
Dès le début du Ier siècle ap. j.-C., un nouvel établissement apparaît accusant un décalage de 300 m vers le sud. Il présente alors une organisation bipartite, avec deux enclos accolés, couvrant respectivement 0,1 et 1,4 ha. Un petit édifice devait également être cantonné dans l'angle sud-ouest du grand enclos, surmontant une vaste fosse ayant servi de dépotoir à amphores. Il avait probablement son répondant dans l'angle nord-ouest, comme en témoigne l'abondance de torchis dans le remplissage des fossés. Le tracé de l'enceinte est légèrement repris par la suite, tandis que s'installent des bâtiments à soubassements de pierres (époque Tibère Claude). Ceux-ci se répartissent sur trois côtés, encadrant un espace ouvert vers le sud et divisé en deux par un mur de terrasse. L'accès se fait par un chemin, à l'est, tandis qu'un ensemble parcellaire conservé sur la pente d'une butte stampienne permet de visualiser une partie de l'espace exploité. Son orientation reste remarquablement constante depuis la période gauloise jusqu'au cadastre napoléonien, elle est sans doute dirigée dès l'origine par la voie de Melun à Brie-Comte-Robert, passant à une cinquantaine de mètres à l'est. Si les bâtiments connaissent des phases de réaménagement, il faut attendre le Bas-Empire pour assister à une restructuration conséquente. L'ensemble revêt un caractère relativement modeste : la surface enclose est moyenne, les constructions sont simples et sans articulation. Seule une pièce à sol bétonné dans laquelle un fragment de placage de marbre a été retrouvé permet de distinguer la partie résidentielle des bâtiments utilitaires. Une série d'inhumations dans le fossé d'enceinte pourrait appartenir à cette période. Les modalités d'occupations restent semblables au début de la période mérovingienne. L'habitat demeure dépendant des aménagements antiques et concentré à l'intérieur de l'enceinte. Il faut attendre la fin du VIIe ou le VIIIe siècle pour voir 3 ou 4 unités d'habitation transgresser les limites antérieures. Ces ensembles sont conservés de façon très lacunaires entre les fosses d'extraction. Ils sont cependant réduits et ne rassemblent que quelques aménagements : bâtiment sur poteau, four domestique et parfois silo ou fond de cabane. Il s'agit peut-être d'unités d'habitations éphémères, à mettre en relation avec l'activité métallurgique. L'occupation se poursuit sans clivage apparent jusqu'à la fin du XIe siècle, se restructurant lors de la période carolingienne le long d'un nouveau chemin traversant en biais l'établissement gallo-romain.

Du VIIIe au XIe siècle, le minerai de fer présent dans le sous-sol a été largement exploité. Environ 3 000 fosses d'extraction ont été recensées. La taille des creusements est variable. Les plus anciens secteurs d'extraction comprennent de vastes excavations de plus d'une dizaine de mètres d'envergure témoignant d'un travail en front de taille. Elles sont concentrées dans la partie centrale de la mine, dans le secteur assurant un rendement optimal. Le banc y est en effet très riche en minerai et facilement accessible puisque situé à environ 2 m sous la surface. En périphérie de cette zone, l'extraction a été pratiquée dans des puits de dimensions plus réduites correspondant à des creusements individuels de petite taille aux parois verticales. La mine a ainsi progressé de proche en proche. Ses limites sont dictées par la profondeur du minerai, le rendant inaccessible au sud et à l'est (profondeur > 4 m), ou par sa raréfaction, au nord. L'estimation de la masse de minerai extraite sur la partie reconnue de la mine s'élève à 450 tonnes. La disparité dans le type de fosses traduit deux modes d'exploitation distincts. Le premier fait appel à un travail collectif, là où les autres sont des creusements individuels. Les implications économiques en sont également différentes. Les puits appartenant à la phase tardive d'exploitation livrent entre 50 et 160 kg de minerai, tandis que les grandes fosses permettent une extraction moyenne approchant les 5 tonnes. Paradoxalement, la morphologie des structures de transformation reste remarquablement stable tout au long de la période.
La répartition des scories permet de visualiser 6 voire 7 ateliers de réduction. 5 d'entre eux ont livré un bas-fourneau. Les deux autres pouvaient être masqués par des remblais, ou détruits par des aménagements postérieurs. Préalablement à son introduction dans les fours, le minerai était passé au feu afin d'éliminer l'eau et de dissocier les rognons de leur gangue argileuse. 80 foyers très similaires sont associés à ce prétraitement.
Les 5 bas-fourneaux fouillés sont du même type. Ils sont constitués d'une cuve partiellement enterrée, d'une trentaine de centimètres de diamètre. À l'avant et en contrebas se trouve la fosse dans laquelle les déchets en fusion sont évacués. Les coulées de scories correspondant à la dernière réduction y ont été laissées en place. Le poids des déchets permet d'estimer très sommairement une production d'environ 10 kg de fer par réduction, pour 30 à 40 kg de minerai. Les centaines de kilos de scories rejetées dans les dépotoirs aux alentours des fourneaux indiquent que de très nombreuses réductions se succédaient dans le même four, sur un court laps de temps.

Si l'on excepte la métallurgie, le site des Fourneaux ne se démarque en rien des habitats ruraux contemporains et toutes les activités agricoles et domestiques habituelles y sont pratiquées. L'absence de nécropole et la taille moyenne de l'habitat (3 ha dans sa phase de plus grande extension, aux IXe-Xe siècles) nous conduisent à qualifier le site de hameau plutôt que de village. La place de la métallurgie dans son économie reste difficile à évaluer. La taille des ateliers de réduction et le mode d'exploitation perceptible dans la dimension de la plupart des fosses d'extraction semblent témoigner d'une petite communauté d'artisans. La production annuelle de métal est estimée à 500 kg. Bien que limitée, elle dépasse largement les besoins d'une production domestique. Aucune trace d'épuration du métal ou de fabrication d'objet n'a été retrouvée dans l'emprise des fouilles. Le fer produit à Vert-Saint-Denis devait être exporté vers d'autres ateliers de transformation. Plusieurs sites fouillés dans les environs ont livré des indices d'activité de forge pour la même période (Saint-Germain-Laxis, Sivry-Courtry). La complémentarité des ateliers pourrait témoigner d'une production gérée dans un cadre domanial et segmentée en deux grands secteurs productifs, avec d'une part une métallurgie extractive et d'autre part une métallurgie de transformation.

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