La couv. porte en plus : "Ville nouvelle de Sénart"

Bibliogr. générale p. 379-387

Cette opération, réalisée dans le cadre des recherches menées lors de l'aménagement de la ville nouvelle de Sénart en Seine-et-Marne, a permis d'étudier pour la première fois la frange occidentale d'une nécropole à incinérations du Bronze moyen et de compléter les données sur la colonisation des campagnes au premier âge du Fer et pendant l'Antiquité.
Trois secteurs bien distincts, correspondant aux trois types d'occupation, ont été décapés sur une surface totale de 1,4 ha. Ils se situent sur les flancs d'une butte stampienne, la Butte du Luet, véritable marqueur du paysage du plateau sénartais.

Une cinquantaine de sépultures secondaires à crémation a été découverte sur 2000 m2, au niveau de la bordure occidentale de la nécropole qui s'étend sur 1 ha environ. Le dépôt cinéraire est constitué d'un contenant périssable déposé dans une fosse, à l'exception d'un seul cas où un vase a été utilisé. Les tombes se composent essentiellement des ossements brûlés, avec une présence régulière de pierre plate posée directement sur l'amas osseux ou sur le dépôt de cendres. Une série de datations 14c situe l'utilisation de la nécropole entre 1515BC et 1292BC.

La petite entité agro-pastorale du Hallstatt moyen se compose d'une vingtaine de structures : fosse polylobée à céramique peu abondante mais très caractéristique, fosses-dépotoir, grenier à 4 poteaux et segments de fossés.

L'occupation antique dite de La Plaine du Moulin à Vent Zone Centre s'implante au pied du versant abrité de la Butte du Luet et en bordure d'un petit ruisseau, le ru des Saints-Pères. La trame du réseau parcellaire se met en place dès La Tène finale ceinturant un espace de 3,5 ha, en s'appuyant au nord à la fois sur le ruisseau et sur la voie antique Melun-Paris. Quelques structures isolées du Haut-Empire ont été mises au jour, en particulier une grande fosse dépotoir à mobilier abondant et daté du milieu du Ier siècle ap. J.-C. Après un hiatus de près d'un siècle et demi, d'importants réaménagements se réalisent à partir de la seconde moitié du IIIe siècle ap. J.-C. et pendant le Bas-Empire. Le réseau parcellaire se déplace légèrement vers le sud avec la création de nouveaux espaces agricoles. De grands bâtiments sur semelles de fondation empierrées sont implantés sur les réseaux fossoyés gallo-romains précoces déjà remblayés : l'habitation principale dépressionnaire située devant les unités architecturales est en partie comblée. S'installent alors, dans sa partie supérieure, plusieurs structures de combustion à vocation artisanale. Près de 50 monnaies ont été trouvées sur l'ensemble du décapage de cette zone. L'abandon du site semble se produire au tout début du Ve siècle ap. J.-C. Localisé en bordure de la voie antique Melun-Paris, il pourrait correspondre à un relais routier (auberge ?) situé au niveau du franchissement du ru des Saints-Pères (gué ?).